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Place financière : le Luxembourg résiste aux vents contraires

55 nouvelles licences ont été accordées par les régulateurs nationaux et le dynamisme est commun à l’ensemble des secteurs.

Après un exercice 2022 difficile, le bilan 2023 du centre financier montre une résilience aux aléas économiques et une confirmation de l’attractivité internationale du pays.

Sur le départ de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel peut se réjouir d’un bilan honorable pour son dernier exercice complet à la tête de l’agence pour la promotion de la place financière.

Avec une hausse des taux d’une ampleur historique, un contexte géopolitique tendu, un ralentissement économique marqué et une inflation des coûts réglementaires, les projections étaient pourtant peu réjouissantes au début d’année 2023. “Malgré ces vents contraires, la place financière du Luxembourg a su faire preuve de résilience en 2023 et confirmé son attractivité auprès des entreprises et investisseurs mondiaux, qui viennent y chercher l’expertise des professionnels qui y sont présents ainsi que la stabilité de son écosystème”, résume Luxembourg for Finance.

Au total, 55 nouvelles licences ont été accordées par les régulateurs nationaux et le dynamisme est commun à l’ensemble des secteurs.

Les banques

En 2023, 5 nouvelles banques ont été agrémentées, dont Bank of America, qui est devenue la huitième banque américaine à s’installer au Luxembourg. L’établissement souhaite notamment y développer ses services de gestion de trésorerie à destination des “institutions financières non bancaires” dans le deuxième plus grand centre de fonds d’investissement au monde après les États-Unis. La banque d’investissement BTG Pactual, cinquième établissement brésilien dans le pays, est également venue s’ajouter à la longue liste des plus de 130 établissements de crédit établis au Grand-Duché. Ils sont notamment actifs dans les métiers de banque privée et de banque dépositaire. Une trentaine d’entre eux sont placées sous la supervision directe de la BCE (Banque Centrale Européenne).

Les fonds d’investissement

Quatre nouvelles sociétés d’investissement ont obtenu une licence en 2023 : Investre, CVC Capital Partners, Convera et Alumia. Convera a également reçu un agrément pour les paiements, tandis qu’Alpha FX a été agréée en tant qu’établissement de monnaie électronique, note Luxembourg for Finance.

Parallèlement, quatre nouvelles sociétés de gestion (trois nouveaux Professionnels du Secteur Financier spécialisés et un PSF de support), et deux nouveaux fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP) se sont installés dans le pays.

Le Luxembourg reste un des leaders en matière de fonds transfrontaliers en Europe, avec plus de 3.270 fonds distribués dans 80 pays et créés par 580 promoteurs. Après un exercice 2022 très difficile (-14%), les actifs sous gestion des fonds réglementés ont augmenté de 5,1 % entre décembre 2022 et décembre 2023, pour atteindre 5290 milliards d’euros, encore loin toutefois des 5859 milliards de fin 2021.

Le secteur des fonds alternatifs continue également de se développer au Luxembourg, avec 3 nouveaux AIFM (Alternative Investment Fund Manager) et 25 “AIFM lights” agréés. Le total des actifs dans les véhicules réglementés de capital-investissement et de capital-risque a augmenté de 5,7 % au cours de l’année.

La finance durable

Le Grand-Duché reste le premier lieu de domiciliation de fonds durables à l’échelle mondiale. Les fonds domiciliés dans le pays représentent désormais 55% des actifs gérés par les fonds OPCVM ESG européens. Les actifs gérés par les fonds ESG représentaient environ 67,3 % de l’ensemble des actifs des fonds OPCVM du Grand-Duché à la fin du deuxième trimestre 2023, selon une étude réalisée par la Luxembourg Sustainable Finance Initiative, une association à but non lucratif et le cabinet PwC Luxembourg.

Fondé en 2016, Le Luxembourg Green Exchange (LGX) reste le principal lieu de cotation mondial pour les obligations GSS (Green, Social and Sustainable), instruments financiers verts, sociaux et durables.

Le nombre d’obligations labellisées cotées a augmenté de plus de 640 % au cours des cinq dernières années, pour atteindre plus de 1.870 à la fin de 2023, ce qui représente une augmentation de 17,2 % depuis le début de l’année. Au cours de l’année, plus de 270 obligations ont été ajoutées à la liste, pour un montant total de plus de 150 milliards d’euros. À la fin de l’année, le volume total des obligations GSS cotées sur le LGX avait atteint un peu moins de 1.000 milliards d’euros.

Les assurances

6 nouveaux assureurs et réassureurs se sont établis dans le pays entre les deuxièmes semestres 2022 et 2023. L’assurance-vie reste le principal moteur de primes pour la place luxembourgeoise. Elles se sont élevées à 26 milliards d’euros entre le deuxième semestre 2022 et le deuxième semestre 2023. L’assurance non-vie et la réassurance ont connu les plus fortes croissances des primes au cours de cette période, respectivement de 15,5 % et de 7,1 %. Le montant total des primes pour cette période a ainsi atteint 56 milliards d’euros. L’emploi dans le secteur a également connu une hausse de 2,5 %, passant à plus de 14.130 salariés.

Les fintech

L’écosystème fintech du Luxembourg a également continué à susciter l’intérêt d’entreprises cherchant à s’implanter et à offrir des services au marché européen des services financiers. Au total, un peu plus de 280 entreprises FinTech opèrent désormais à partir du Grand-Duché, en hausse de 13 % en glissement annuel.

Nicolas Raulot
Nicolas Raulothttps://finascope.fr/
Nicolas Raulot est journaliste et fondateur du média financier Finascope.fr. Il compte 20 ans d’expérience de la presse. Ses articles ont été publiés dans des médias français (La Tribune, L’Agefi), belge (L’Echo), luxembourgeois (Paperjam) et suisse (Le Temps). Son parcours journalistique a commencé en France en 2000 à l’Agefi avant d’être poursuivi à La Tribune jusqu’en 2008. Il a ensuite exercé son métier au Luxembourg où il est devenu rédacteur en chef de Paperjam.lu. Nicolas Raulot a aussi travaillé dans le secteur financier comme courtier sur le marché monétaire et comme responsable éditorial et relations presse. Il est diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG), du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) et de l’Université de Luxembourg (Master in Wealth Management). Nicolas Raulot est l’auteur de On a vendu la Bourse (Editions Economica, 2007).

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