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Renforcer l’esprit d’entreprise : les travailleurs indépendants du Luxembourg trouvent une voix pour les représenter

1 700 indépendants, membres de l'Union, travaillent, au Luxembourg, dans des industries et des secteurs variés tels que l’éducation, le marketing, la technologie, la santé et la finance.

À l’aube de la nouvelle année, l’Union des indépendants est apparu comme un formidable défenseur des droits des travailleurs au Luxembourg. Daniela Clara Moraru, une expatriée roumaine pionnière, est le fer de lance de cette entreprise audacieuse.

Moraru, qui a gravé son nom dans l’histoire du Luxembourg en 2013 en étant la seule femme à recevoir la prestigieuse distinction « Woman Inspiring Europe » de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), a tracé son chemin en tant que femme d’affaires indépendante au Grand-Duché depuis 2004.

Forte d’une connaissance approfondie de la dynamique complexe du paysage commercial luxembourgeois, Mme Moraru s’est imposée comme une ardente défenseuse des droits des travailleurs indépendants. Elle-même indépendante, travaillant dans la formation, la traduction et la communication, elle explique dans son plaidoyer passionné la nécessité urgente d’une voix unifiée pour promouvoir les intérêts et défendre les droits de ce secteur vital.

Quelle était votre motivation pour créer l’Union des indépendants et quels objectifs concrets visiez-vous en faveur des travailleurs indépendants au Luxembourg ?

La main-d’œuvre indépendante au Luxembourg, selon le rapport Statec de cette année, s’élève à 29 000 personnes, dont 12 000 sont des professionnels réglementés tels que des médecins, des avocats ou des comptables. Notamment, près de 6 000 de ces travailleurs sont des frontaliers, ce qui souligne la diversité de la composition de ce secteur. Cette tendance reflète des changements plus larges à travers l’Europe, où un nombre croissant de personnes adoptent le travail indépendant pour ce qu’il promet d’autonomie et de flexibilité, avec des facteurs tels que l’économie de l’engagement et les progrès technologiques facilitant le travail à distance et l’esprit d’entreprise.

Dans ce contexte, la création de l’Union des indépendants a été motivée par les inégalités et les injustices flagrantes auxquelles sont confrontés les travailleurs indépendants au Luxembourg, particulièrement exacerbées pendant la pandémie. En plus d’une charge de cotisations sociales plus lourde que celle des travailleurs traditionnels, les indépendants ont été privés du même niveau de protection et de soutien en temps de crise. La dure réalité de l’insécurité des revenus, de l’absence de droits et des filets de sécurité sociale limités est devenue douloureusement évidente.

Au milieu de la pandémie, les travailleurs indépendants ont dû faire face à des difficultés financières, l’aide gouvernementale s’avérant insuffisante, avec un paiement unique de 3 500 euros en 2020 et un montant similaire en 2021. Il est décourageant de voir des représentants du gouvernement ignorer les difficultés des travailleurs indépendants, comme s’ils étaient tous riches, avec des ressources illimitées.

Je refuse de rester les bras croisés alors que les travailleurs indépendants sont confrontés à des défis et à des niveaux de vulnérabilité aussi importants. Par l’intermédiaire l’Union des indépendants, des objectifs concrets ont été fixés pour plaider en faveur d’une réforme significative du statut d’indépendant. La pétition que j’ai lancée en mai 2020 appelait à cette réforme, et je suis heureux de constater que cette question fait désormais partie de l’accord de coalition du nouveau gouvernement CSV-DP. Il est essentiel que nous soyons inclus dans le processus décisionnel du gouvernement.

« L’Union des indépendants représente un large éventail de travailleurs indépendants, y compris des freelances, des consultants, des propriétaires de petites entreprises […] et des professionnels de la création […] »

Comment envisagez-vous que l’Union des indépendants aborde les défis auxquels sont confrontés les travailleurs indépendants, en particulier ceux qui exercent des professions libérales non réglementées, et qu’il défende leurs intérêts ?

Je pense que notre organisation joue un rôle crucial dans la défense des intérêts des travailleurs indépendants, en particulier ceux qui exercent des professions libérales non réglementées. Notre vision des défis auxquels ces personnes sont confrontées consiste à leur fournir une plateforme pour exprimer leurs préoccupations, à plaider en faveur d’une fiscalité plus équitable, de pratiques et de politiques du travail qui profitent aux travailleurs indépendants, à faire pression pour des changements législatifs qui protègent leurs droits, à garantir un traitement équitable et à offrir un soutien et des ressources pour les aider à naviguer dans les complexités de leur secteur d’activités.

Pourriez-vous décrire brièvement la stratégie de l’Union des indépendants pour sensibiliser aux différentes formes de travail indépendant et les promouvoir en tant qu’option viable dans le cadre des politiques d’emploi du pays ?

Nous nous engagerons activement auprès des décideurs politiques, des fonctionnaires et d’autres acteurs clés pour plaider en faveur de changements politiques qui soutiennent l’amélioration de l’emploi indépendant. Il s’agira notamment de promouvoir une fiscalité plus équitable, un meilleur accès au financement et aux ressources, des incitations fiscales et des réformes réglementaires qui créent un environnement plus favorable pour les personnes souhaitant créer et développer leur entreprise au Luxembourg, tout en s’alignant sur les réglementations du marché européen.

Nous voulons également nous concentrer sur l’éducation et la sensibilisation, en organisant des ateliers et des séminaires sur des sujets d’intérêt pour les travailleurs indépendants et les entrepreneurs débutants. En outre, nous prévoyons d’exploiter les partenariats avec les médias et les plateformes de médias sociaux pour lancer la campagne « Démystifions l’esprit d’entreprise ». Cette initiative vise à présenter les réussites des travailleurs indépendants, à inspirer les autres et à mettre en lumière les avantages et les défis du travail indépendant.

Selon vous, quelles sont les préoccupations ou les questions les plus préoccupantes auxquelles sont confrontés les travailleurs indépendants au Luxembourg, et comment l’Union des indépendants envisage-t-il d’y répondre ?

D’après les recherches menées au sein de l’Union des indépendants, les plus grands défis auxquels sont confrontés les travailleurs indépendants au Luxembourg sont les suivants :

  • L’insécurité de l’emploi et des revenus : Les travailleurs indépendants ne bénéficient pas de la protection et des avantages dont jouissent les travailleurs traditionnels. Ils doivent payer une cotisation sociale qui est deux fois plus haute que celle des travailleurs traditionnels, les impôts sont exigés par l’administration avant qu’ils ne gagnent le moindre revenu, tandis que certains clients peuvent payer en retard ou ne pas payer du tout, ce qui rend difficile de planifier leur avenir et de se sentir en sécurité par rapport à leur revenu.
  • Acquisition de clients et marketing : De nombreux travailleurs indépendants éprouvent des difficultés à promouvoir leur activité et à attirer de nouveaux clients, ce qui compromet leur capacité à générer un revenu régulier.
  • Manque de soutien social et juridique : Les travailleurs indépendants assument l’entière responsabilité de leur travail et sont souvent confrontés à l’isolement social et à des frais juridiques élevés.
  • Notre initiative s’efforce de relever ces défis en défendant les intérêts des travailleurs indépendants, en leur fournissant un soutien et des conseils juridiques, en négociant avec les décideurs politiques et en organisant des sessions de formation et des ateliers pour leur donner les moyens d’agir.

L’Union des indépendants souligne l’importance d’une protection sociale juste et appropriée pour les travailleurs indépendants. Quelles mesures ou initiatives spécifiques propose-t-elle pour assurer une telle protection et une fiscalité équitable pour les travailleurs indépendants ?

L’Union des indépendants reconnaît les défis uniques auxquels sont confrontés les travailleurs indépendants pour accéder à la protection sociale et naviguer dans les complexités de la fiscalité. Pour résoudre ce problème, nous aurons un groupe de travail chargé de proposer une série de mesures et d’initiatives visant à garantir une protection sociale juste et appropriée aux travailleurs indépendants.

Nous plaidons en faveur d’une réforme du système fiscal afin de garantir que les travailleurs indépendants ne soient pas injustement taxés. Cela comprend des mesures telles que la réduction des cotisations sociales de 25 % à 17 % maximum, la simplification du processus fiscal pour les travailleurs indépendants, l’introduction de crédits d’impôt pour les propriétaires de petites entreprises et la révision du traitement fiscal des revenus des indépendants afin de s’assurer qu’il est juste et équitable.

Pourriez-vous nous éclairer sur la diversité des indépendants au sein de l’Union des indépendants et sur l’éventail des domaines qu’ils représentent ? Comment cette diversité contribue-t-elle aux efforts de défense des intérêts de l’Union des indépendants ?

L’Union des indépendants représente un large éventail de travailleurs indépendants, y compris des freelances, des consultants, des propriétaires de petites entreprises avec ou sans employés, et des professionnels de la création, entre autres.

Ces 1 700 indépendants, membres de l’Union, travaillent dans des industries et des secteurs variés tels que l’éducation, le marketing, la technologie, la santé et la finance. En mettant en avant la diversité des parcours et l’expertise de ses membres, l’Union des indépendants sera en mesure de défendre des politiques et des initiatives qui répondent aux besoins et aux défis uniques des indépendants exerçant des professions libérales non réglementées dans différents secteurs. Par exemple, deux de nos membres fondateurs sont conseillers fiscaux, un est directeur de société, un autre est médecin, un est dans le commerce, un autre est architecte, etc.

Patricia Casal Marques
Patricia Casal Marques
Patrícia Casal Marques est une professionnelle expérimentée ayant une longue carrière dans les domaines de la communication et des relations publiques. Elle a embrassé l'entrepreneuriat dès un jeune âge, fondant sa propre agence d'événements à Lisbonne à l'âge de 23 ans, après avoir été élue "Jeune Entrepreneur à Haut Potentiel" (JEEP) dans le cadre d'un programme MBA intensif. En tant que responsable des relations publiques chez Sonae Sierra, elle a appris à mettre en pratique l'ensemble de ses compétences en communication en gérant plusieurs centres commerciaux au Portugal et en Espagne. En 2012, elle se lance dans une carrière journalistique en tant que correspondante de presse pour le journal Contacto et Radio Latina, puis est invitée à rejoindre Mediahuis. Depuis lors, elle a interviewé d'innombrables entrepreneurs de tous horizons. Forte de ses diplômes en "Relations Internationales", "Marchés et Consumérisme" et "Écriture Créative", elle décide de suivre sa passion pour l'écriture et obtient son diplôme de journalisme indépendant en 2021, collaborant régulièrement avec les plus grands groupes médiatiques au Luxembourg. Patrícia est également formatrice certifiée dans des instituts de formation renommés et traduit des textes commerciaux et des livres dans six langues. Impliquée activement dans la communauté portugaise, elle enseigne le portugais, favorisant les liens culturels. Voyageuse passionnée, Patrícia intègre l'authenticité et la spontanéité dans tous les aspects de sa vie.

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